OTAN : liaisons dangereuses

bouclier-antimissile

Concurrencé économiquement, les États-Unis et leurs alliés, regroupés sous le concept d’«Occident » cherchent à se renforcer militairement. Telle est la logique des décisions prises lors du sommet de l’Otan qui s’est tenu les 19 et 20 novembre à Lisbonne. Outre un calendrier de retrait qui entérine l’enlisement en Afghanistan et une relance du désarmement nucléaire encore repoussée, l’organisation politico-militaire a décidé de réaffirmer ce qu’elle estime être sa vocation globale. La sécurité dite mondiale -en fait celle des membres de l’alliance- est censée dépendre d’« interventions » militaires saupoudrées de bonne conscience humanitaire. « Opérations de sécurité » piétinant la souveraineté des États, « gouvernance des États faillis » etc. : telles sont les prérogatives énoncées par le nouveau concept stratégique de l’Otan, qui officialise ce que l’Alliance pratique depuis quelques années. Invitée au sommet, la Russie a exprimé ses désaccords avec une telle vision du monde, et réaffirmé le nécessaire aval de l’Onu pour toute intervention militaire.

Le plus grave est l’officialisation du projet de bouclier antimissile, censé à terme couvrir l’Europe en coordination avec le dispositif américain. Vieux projet ruineux que la France jugeait auparavant, avec raison, contradictoire avec sa dissuasion nationale, il a désormais toutes les faveurs de l’Élysée qui s’est alignée sur le point de vue américain. Si on ajoute à cela le partage programmé de données hautement stratégiques dans le cadre des accords franco-anglais de défense, la souveraineté de la France est sérieusement entamée. Surtout, en donnant un avantage stratégique garantissant la suprématie en cas de première frappe, ce bouclier rendrait possible un usage offensif du nucléaire de la part de l’Alliance. Cette hypothèse, récemment discutée dans un rapport de l’Otan, est moins aberrante que celle des supposées frappes iraniennes contre lesquelles il est censé nous protéger. Quant à savoir qui commanderait ce dispositif ; l’ « Europe de la défense » est plus que jamais hors jeu. Le Parti de Gauche appelle à lutter contre ces graves dérives et s’engage si nous accédions au pouvoir en 2012 à sortir de cette OTAN agressive et alignée.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *