Afghanistan : l’enlisement jusqu’au bout

AfghanistantLes conclusions de la rencontre de vendredi entre Nicolas Sarkozy et le président afghan Hamid Karzai confirment l’entêtement du président français dans son ignorance de la réalité. Aveuglé par son obsession de ne pas froisser les États-Unis, le président est incapable de comprendre la réalité afghane et cautionne une absence de stratégie remplacée par des formule creuses comme « la guerre au terrorisme et à la barbarie ».

L’annonce du « retrait des forces combattantes pour fin 2013 » vise à faire croire au peuple français que Sarkozy a en partie entendu son opposition à cette guerre. Mais la manipulation est grossière, tant cette décision ne modifie qu’à la marge le calendrier initial de retrait des unités de combat, décidé par les États-Unis pour 2014. Surtout il est prévu de maintenir la présence de centaines de soldats au-delà de cette date dans la cadre de la formation de l’armée afghane. Celle-ci a repris dès samedi, une semaine après que quatre formateurs ont été tués.

Ce choix est inacceptable, tant personne à l’heure actuelle ne peut garantir la sécurité minimale des soldats français censés former une armée afghane créée en catastrophe, infiltrée de toutes parts par les insurgés, et dont la composition exacerbe les clivages ethniques nés de la guerre ou préexistants à celle-ci.

En annonçant l’avancement du départ à 2013, Sarkozy exprime son inquiétude vis-à-vis de la hausse des pertes sans dans le même temps faire le choix du retrait immédiat. Le pire des choix, qui donne aux insurgés un avantage tactique et stratégique. Les soldats français, dont le taux de perte est le plus élevé de la coalition en 2011 car ils ont été placés dans l’une des zones les plus dangereuse, risquent d’être de plus en plus ciblés.

Certes, comme on le rappelle à chaque retour de cercueils, les soldats savent que le risque de mourir au combat fait partie de leur vocation. Mais celle-ci n’implique pas qu’ils soient placés dans des impasses et que personne ne sache plus au nom de quels objectifs réels ils risquent leur vie.

Comme le propose le Front de Gauche, il faut engager immédiatement le processus de retrait de toutes nos forces d’Afghanistan, où elles n’auraient jamais dû être envoyées.

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